QUE DEVIENNENT LES CONTREFAÇONS SAISIES ?

Depuis les années 2010, les volumes de marchandises de contrefaçon saisis sont en augmentation constante. Retirés du marché parce qu’ils portent atteinte aux droits de propriété industrielle et qu’ils peuvent mettre en danger les consommateurs, ils représentent un véritable défi logistique pour les pouvoirs publics comme pour les entreprises victimes : stockage, sécurisation, destruction, recyclage, autant de phases dont le coût est élevé.

Le musée présente pour la première fois des résidus de destruction, provenant d’une saisie historique de faux parfums en Grèce.

Etude de cas : des enquêteurs mis au parfum

19 juin 2020, Crète.

Ce matin-là, la police d’Héraklion lance plusieurs raids simultanés dans la ville : une usine de fabrication de parfums et des entrepôts sont perquisitionnés. Un total de 1 743 007 faux produits (98% de produits non finis et 2% de produits finis) y sont trouvés. Ce résultat hors normes est le fruit d’une enquête qui aura duré 4 années : au total, 7 personnes sont arrêtées et 600 000 euros en espèces sont saisis.

Le Groupe L’Oréal, principale victime, se porte partie civile dans la procédure pénale. C’est alors que débute le parcours logistique des marchandises saisies.

Un an plus tard, Athènes.

Un total de 38 camions sont nécessaires pour acheminer les marchandises saisies jusqu’à Athènes. L’ensemble comprend les parfums empaquetés prêts à la vente (2%), les éléments non assemblés (bouchons, boîtes en carton, vaporisateurs, étiquettes adhésives), ainsi que les barils et bidons contenant de l’alcool en vrac et des essences de parfum.

Pour la destruction, les autorités grecques font appel à une société spécialisée dans le recyclage et le traitement durable des déchets. L’opération a un coût très élevé mais c’est une méthode durable et respectueuse des normes environnementales.

Le processus de recyclage

Le broyage des marchandises contenues dans les 38 camions nécessite six semaines de travail tant le volume est colossal. Puis, c’est une cimenterie qui prend en charge les résidus de broyage afin de les brûler comme combustibles dans leurs fours. Les quantités de résidus sont si importantes que la combustion dure plus de dix semaines. Des intervalles entre chaque combustion sont imposés afin de pas produire trop de cendres pouvant obstruer la cheminée de l’usine.

Pour cette saisie historique, 100% des résidus ont ainsi été réutilisés au cours de ce long processus.

Le Musée de la Contrefaçon est aujourd’hui en possession d’un échantillon de ces flacons de parfums détruits, qui se présentent sous la forme de flocons légèrement humides car encore imprégnés de parfum.

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