Pour les contrefacteurs, le marché de l’art constitue un champ inépuisable d’occasions de faire du profit. Les sculptures en bronze, notamment, sont particulièrement touchées du fait de leur relative simplicité d’exécution et de la possibilité d’en produire un nombre illimité avec un moule unique.
Le sculpteur Diego Giacometti a toujours travaillé dans l’ombre de son célèbre frère Alberto. A la mort de ce dernier, la carrière de Diego prend tellement d’essor qu’il reçoit des commandes de mobilier pour le Musée Picasso. Sa côte d’artiste n’a depuis cessé de grimper. Pourtant, le sculpteur considérait ses productions non pas comme des œuvres d’art mais comme du mobilier décoratif, à tel point qu’il ne les a jamais numérotées. En conséquence, les reproductions frauduleuses de son œuvre sont nombreuses.

Dans cette vitrine sont exposés le maître-modèle qui a servi à la création du moule et sa contrefaçon.
La reproduction frauduleuse consiste ici en un surmoulage du bronze original (le modèle en plâtre a été détruit). Avec cette technique, le résultat final est plus petit que l’original du fait de la rétractation du bronze lors de l’étape de refroidissement. Pour pallier ce phénomène, les faussaires ont agrandi l’original en ajoutant des rondelles de cuivre visibles au niveau du ventre, des pattes et de la queue.
Preuve de sa valeur, un exemplaire original du Chat maître d’hôtel a été adjugé 168 750 $ le 5 novembre 2015 lors d’une vente aux enchères à Sotheby’s New York. L’estimation était placée entre 50 000$ et 70 000$, prix d’enchères qui motivent d’autant plus les faussaires à la revente de reproductions frauduleuses.
Le chat maître d’hôtel ou l’affaire Redoutey :
Jacques Redoutey est un fondeur de l’Est de la France qui a collaboré avec Diego Giacometti avant sa disparition. Alors que tous les originaux de l’artiste auraient dû être restitués à la famille, le fondeur s’est octroyé le droit de garder quelques objets afin de réaliser ses reproductions frauduleuses par surmoulage.
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