Exposer le faux ?

Présenter des contrefaçons dans un musée ne va pas de soi. Il s’agit en effet de marchandises illicites, qui sont normalement destinées à passer au travers de la déchiqueteuse ou sous le broyeur du rouleau compresseur. Avant qu’elles atteignent ce sort définitif, le Musée de la Contrefaçon fait en sorte de prélever quelques échantillons de ces contrefaçons pour les exposer à des fins pédagogiques.

Origine des collections

Acquérir Des Contrefaçons ?

Acheter de la contrefaçon est illégal et le Musée de la Contrefaçon se plie évidemment à cette règle : nous n’achetons pas de faux même pour les mettre dans le musée ! La majorité des contrefaçons exposées dans le musée provient de saisies par les agents des Douanes, de la Police ou de la Gendarmerie. Nous sollicitons régulièrement ces acteurs de la lutte anti-contrefaçon pour actualiser notre collection.

Certaines entreprises victimes de contrefaçon nous fournissent des échantillons de contrefaçons, expertisés par leur propre Service Juridique. Il s’agit en règle générale d’entreprises membres de l’Union des Fabricants.

Enfin, les plateformes de vente en ligne partenaires de notre association peuvent également nous remettre des marchandises contrefaisantes interceptées lors de transactions frauduleuses.

Exposer les originaux ?

Le musée présente de nombreux exemples sous forme de paires juxtaposant la contrefaçon et l’original. Ce parti-pris découle de l’histoire juridique de l’association puisqu’initialement, les pièces ainsi collectées servaient à appuyer comme pièces à conviction les décisions de justice. Cette juxtaposition permet en outre une comparaison immédiate aussi insolite qu’éducative. 

Les objets originaux sont remis au Musée par les entreprises elles-mêmes, pour la plupart membres de l’Union des Fabricants. Les exemples présentés sont systématiquement choisis en accord avec les marques représentées.

Quel cadre légal ?

L’Union des Fabricants, association loi 1901 qui possède et gère le musée, a été reconnue d’utilité publique dès 1877. Engagée par ses statuts à combattre la contrefaçon, elle travaille en étroite collaboration avec les autorités publiques et les associations internationales de protection de la propriété intellectuelle. Elle est également placée sous tutelle du Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie et du Ministère de l’Intérieur. 

Présentation des collections

La collection industrielle

La collection du musée est historiquement constituée de paires d’objets vrais et faux issus d’affaires de contrefaçon rencontrées par les membres de l’association. Dans un souci de représentativité des adhérents, les objets sont collectés dans tous les secteurs d’activité.

Par nature, la contrefaçon prend des formes diverses : type d’infraction, degré de malfaçon, niveau de falsification, mode de fabrication. Le musée prend en considération ces aspects afin que tous soient représentés dans sa collection.

 

Afin de répondre à l’objectif d’illustration contemporaine du phénomène, le fond de la collection est régulièrement enrichi d’exemples récents, via le dépôt d’échantillons de saisies par les autorités ou les dons de titulaires de droit et de plateformes de e-commerce partenaires.

La collection historique

Unique institution au monde dédiée à la contrefaçon, le musée remplit également un devoir de mémoire sur l’évolution de la contrefaçon. Son rôle s’accomplit donc aussi dans la collecte et la conservation de données et d’objets historiques.

 

Des amphores gallo-romaines aux contrefaçons des objets-stars des années 1980 tels que la Game Boy ou la cassette audio, le Musée témoigne ainsi en creux de l’histoire des marques.

Enfin, le musée conserve les archives de l’Unifab qui représentent un pan de l’histoire des droits de propriété intellectuelle, notamment ses registres de marques déposées, antérieurs à la création de l’INPI en 1951.

La collection artistique

Au sein de l’ancien fumoir de l’hôtel particulier au décor de bois sculpté, la collection des faux artistiques rassemble plusieurs dizaines de tableaux, sculptures, dessins et objets d’art, tous retirés du marché de l’art pour leur caractère frauduleux.

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